Au Drug Lab du Bus 31/32
Le Bus 31/32 gère un dispositif qualitatif d’analyse de drogues qualitatif et quantitatif qui utilise différentes méthodes en fonction du contaxte.
Notre association réalise des analyses de drogues qualitatives par CCM (Chromatographie sur Couche Mince), utilisée depuis 2006 lors d’interventions en milieux festifs, et pour toute analyse réalisée en dehors du laboratoire. Ce dispositif était anciennement rattaché au réseau XBT de Médecins du Monde.
Depuis 2020, nous mettons en place et développons l’analyse quantitative de drogues par Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC), couplée à un détecteur à barrettes de diodes, par ailleurs utilisée en Europe pour des applications similaires (laboratoire de Berne en Suisse, Check It ! à Vienne).
L’HPLC vise à compléter le dispositif pré-existant d’analyse qualitative par CCM en amenant la possibilité de doser les substances de manière précise, alors qu’il était seulement possible de les identifier précédemment.
Cette technique nous a été transférée par un ingénieur du laboratoire cantonal de Berne ayant développé des méthodes d’analyse de drogues, Daniel Allemann, avec qui nous sommes en contact depuis 2016.
Faire analyser son produitAuprès d'autres structures de réduction des risques
D’autres associations en France se sont dotées d’analyseurs basés sur des méthodes de spectroscopie infrarouge (FTIR). Ces techniques permettent une analyse qualitative rapide par le croisement des spectres obtenus et des bases de données. Dans certaines conditions, il serait possible d’avoir une estimation semi-quantitative sur des produits (ex : présence d’un seul produit dans l’échantillon).
Si cette technique est moins performante que l’HPLC en ce qui concerne la quantification des substances, elle est rapide, non destructive et facilement déployable en mobile du fait de sa compacité et de sa facilité d’utilisation par des intervenant.e.s formées à son utilisation et à l’interprétation des spectres obtenus.
Crédit photo : Perkin Elmer spectrum 2
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Le testing a été la première technique de reconnaissance présomptive de produits psychoactifs mise en place par des associations communautaire comme le Tipi ou Techno Plus, également Médecin du Monde dans le cadre de la mission rave (premier dispositif médicalisé d’intervention en free party à la fin des 90’s).
Il s’agissait de tests réactifs colorimétriques permettant uniquement d’affirmer l’absence d’une substance et d’en présumer la présence. Cette technique non séparative ne permettait pas de statuer sur la composition des mélanges, et ne permettait pas l’identification précise d’une substance, mais au mieux d’une catégorie de substance.
Cet outil limité pouvait donner une fausse impression de sécurité. De plus cette technique présomptive pouvait présenter des faux positifs comme des faux négatifs. L’ensemble de ces limites ont conduit à l’interdiction du testing pour les acteur.ice.s de santé et de réduction des risques.
Mais malgré ses limites le testing conserve un intérêt qui bien que limité peut permettre à des usager.e.s ne pouvant ou de désirant pas avoir recours à un dispositif d’analyse en institution d’utiliser cette technique soi-même.
Crédit photo : ProtestKit
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